Quand j’ai commencé à prendre les pinceaux, au sortir de ma dépression, je n’imaginais pas « produire » autant de toiles sur 16 mois. Je me suis donc contenté de signer mes toiles en ajoutant juste l’année à mon nom ce qui rend une présentation chronologique très difficile pour la période allant de septembre 2022 à décembre 2023.
Ce dont je me souviens bien, c’est que cette toile fait partie des premières à avoir été peinte, à une époque où je cherchais à me découvrir, tant par style pictural qu’une analyse psychologique.
J’avais gardé d’un de mes voyages en Inde, dans les années 2000, la photo d’un mur, superbe par sa matière et ses couleurs, devant lequel j’étais passé dans la ville de Fatehpur Sikri.
Abandonnée par son maharadjah en 1535 elle est rapidement devenue une « ville fantôme » livrée aux sables et aux touristes.
Pourquoi ne pas reproduire ce mur sur une toile ? L’idée était lancée et ce fût un grand plaisir de travailler le gesso à ouveau,
en le rendant plus épais grâce à du plâtre de Paris (ce qui crée ces petites « boules « sur la toile).
Le résultat n’est pas fidèle à la photo que j’avais gardé. A l’époque de toutes ces nouvelles technologies, du numérique à la 3D, quel intérêt pour un peintre de représenter la réalité nue ?
Et le titre me direz-vous ? Il est sorti de façon complétement spontanée de mon dico virtuel des titres de toiles non figuratives en V volumes.
Plus tard, je découvrirai que France Gall l’avait utilisé dans un version écologiste pessimiste : « le désert avance / Et l’eau n’arrive pas / Sans cette délivrance / Nous n’avons plus le choix /Dis-leur que la nuit tombe / Sur cette affreuse urgence. Et que c’est sur nos tombes / Que le désert avance ».
Tout comme mon bien aimé Jean Louis Murat dans un mélopée envoutante de désespoir : « Oh, voilà le chemin / Oh, Dieu des poussières / Voilà donc le destin / Et le désert avance »
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