À la suite de Vlad’s Party, j’ai voulu éprouver ma capacité à recréer une expérience picturale similaire.
J’ai ainsi repris la même base : un gesso épais, soigneusement travaillé pour offrir du relief. Sur cette surface texturée, j’ai reproduit, d’après photo, le portrait d’un modèle de 74 ans, Françoise.
Très vite, la toile m’a échappé. Les couleurs, déposées en touches multiples, ne cherchaient pas l’harmonie mais s’organisaient en espaces au sein de l’ensemble, dictant leur propre logique. De là sont apparus des ajouts imprévus : un cerisier en fleur, éclatant en haut à gauche ; une planète bleue à sa droite ; un petit personnage contemplant une étoile noire, le jour anniversaire de la mort de Bowie, en bas à droite… Pendant ce temps, des pans entiers du portrait d’origine disparaissaient, se fondant dans une dynamique organique et végétale. Françoise devient la Mère Terre, dont la face émerge d’une forêt de couleurs, portant dans son regard la force de Mère Nature, sa colère ou son inquiétude pour demain.
Finalement, chaque toile possède sa propre identité, échappant à toute tentative de reproduction fidèle. Et cela ne fait que renforcer ma conviction : ma démarche artistique est fondamentalement polymorphe.
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