Cette toile est née de l’analyse de mon ressenti après m’être rendu à l’exposition Van Gogh au Musée d’Orsay – Paris et de la création des toiles réalisées dans la foulée (le Bandiat, les rives du Bandiat, et surtout l’envol des coquelicots) dans un style proche de l’impressionnisme. Si on définit ce mouvement comme étant uniquement un style pictural volontairement en opposition à l’art académique (visant à représenter le caractère éphémère de la lumière et ses effets sur les couleurs et les formes) alors je prétends que le travail des impressionnistes n’est pas fini.
Ce qui m’autorise à affirmer ceci avec autant de prétention, moi petit peintre provincial autodidacte, c’est que la peinture issue des courants du XXème siècle n’est plus une représentation mais une proposition faite au « regardeur » de s’accaparer un sujet existant au-delà de sa visibilité. Ainsi l’art abstrait, par exemple, accepte la perception de l’objet par le peintre, mais ne remet pas en cause cette perception qui reste codifiée dans un moule social transmis de générations en générations.
Pour faire simple, la majorité des gens interrogés s’accordera pour répondre « bleu » à la question « quelle est la couleur du ciel ? » Chacun aura en tête une idée du bleu qu’il voit mentalement mais personne ne se souciera des nuances.
Si l’on veut s’inscrire dans la suite du mouvement impressionniste, il faut poursuivre le travail entamé et pousser l’opposition à l’art académique en décodifiant les toiles, dans leurs conceptions matérielles, leurs couleurs, etc. Plus que jamais, dans un monde où tout s’uniformise, il est important de casser tout ce qui le rigidifie. Les codes artistiques sont du domaine des arts et il nous appartient de relever le défi.
C’est dans cet état d’esprit que je vais poursuivre, désormais, mon travail car je sens que c’est là que je vais trouver les obstacles nécessaires à rendre ma position inconfortable et donc une source de création.
C’est ainsi que le ciel devient vert, que les herbes folles deviennent bleues, etc… Et de vous interroger sur votre ressentiment. Déstabilisé où acceptant la rupture des codes ?
J’espère que vous me suivrez dans cette nouvelle quête dont les premiers résultats seront visibles au Farges 7, juste avant cet hiver.
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