Les oubliés - 50 X50

Je poursuis mon travail (voir petits formats – aout 2024) qui ressemble de plus en plus à un voyage onirique dans des champs de blé, d’herbes folles etc. où la couleur recherche encore à se positionner entre moi et ma tristesse d’âme. La vie m’ennuie et seuls les moments où je peins me permettent de ne plus penser. En cela, et sans vouloir faire un copier-coller, notre but, cher Vincent, semble similaire même si j’ai abandonné Dieu.

Il y a quelques jours, j’errais dans un champ de blés mûrs, étonné de constater comment leur fierté dressée acceptait si facilement la compliance des vents de la Nature. Caressant de l’extrémité de mes doigts leurs fortes têtes j’étais dans un espace extatique qui me poursuit encore. Un corps blond frémissant à la caresse du premier zéphir.      

Cette toile, comme beaucoup d’autres, a deux lectures. La 1ère est laissée au spectateur, le seconde est mienne, résumée par ces mots

« La vie, si souvent rude, peut parfois un matin,

Paraître bien clémente à quelques-uns d’entre nous.

A ces chanceux, l’espoir est permis pour demain,

Devenus insouciants de leur fatal rendez-vous.

 Tels ces blés que la Grande Faux vient à frôler,

Etêtant celui-ci et brisant celui-là,

Ces trois-là se regardent alors tout étonnés

D’être parmi les chaumes encore debout et droits.

 Prenant pour eux seuls les bienfaits du hasard,

Vois-les ignorant pigeons et rats qui accourent,

Nettoyeurs des champs, funèbres charognards,

Ils ne sont là que pour vous, pauvres blés inutiles.

 Ici-bas rien n’est acquis et quel que soit l’endroit

Où l’on pousse, la mort fauche les bossus comme les droits.

La pire des existences est de mourir pour rien

Car même riche vie n’y vaut que peu de bien »

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