Né à Lille (France) en 1959, je vis et travaille en Dordogne depuis Trente ans.
Autodidacte, ce que j’ai appris du dessin et de la peinture n’est que le résultat des nombreuses heures que j’ai passées, enfant, derrière l’épaule de mon parrain, Joël CARRIERE, alors étudiant aux Beaux-Arts de Lille.
Très vite, ma scolarité m’a servi d’initiation à la caricature ce qui suscitait l’intérêt de mes camarades et de mes professeurs…
Agé d’une quinzaine d’années, je commence à dessiner à l’encre de Chine. Mais, sous la pression familiale, ce n’est pas une carrière artistique qui m’attend. J’entre en Faculté de médecine, où j’échoue faute de motivation.
Devenu infirmier hospitalier, puis exerçant à domicile, j’extériorise le trop plein émotionnel de ma relation de soignant à travers de grands dessins, toujours à l’encre de Chine.
Mes créations sont épisodiques, espacées parfois de longues périodes de silence, mais elles ont ce trait commun de relever très souvent d’une thérapie exutoire.
En 2014, à l’occasion d’un déménagement, je passe à la couleur pour la décoration de mon nouveau lieu de vie professionnel.
En Janvier 2022, je prends ma retraite professionnelle et syndicale.
Progressivement, 62 années de « dossiers de vie » classés sans traitement remontent de mes archives mentales. La vision que j’ai de moi-même se dégrade et à l’été 2022 le diagnostic de dépression sévère est posé compte tenu de ma clinophilie qu’accompagne une palette d’autres phobies.
A la thérapie psychotropique, s’ajoute une psychothérapie de plusieurs mois. En septembre, je prends des pinceaux et me lance dans une aventure picturale qui me permet d’en appeler à ce qu’il reste en moi de résistance.
Il n’est pas question ici de tomber dans un pathos qui se servirait du mythe populaire de l’artiste maudit, condamné à souffrir d’une manière ou d’une autre pour créer, mais de comprendre ce qui m’a amené à la création.
Dans sa conception romantique, l’artiste maudit est un créateur marginal, refusant de suivre les règles du monde et de l’art pour s’émanciper du dictat de la bourgeoisie imposant ses codes à l’art et à l’artiste.
En ce qui me concerne, en tant que peintre autodidacte, mon travail se caractérise plus par une méconnaissance des codes que de leur rejet.
Quant à la marginalité, elle m’a très tôt attiré dès lors qu’elle s’appuyait sur une démarche esthétique et insolente, voir provocatrice.
Dans mon sursaut artistique, je me suis reconstruis en recherchant la vie propre de mes toiles pour tenter d’y trouver mon « âme » et d’aller ensuite, au-delà de ma propre identité, à votre rencontre.
Apaisé, je vous présente aujourd’hui mon travail depuis septembre 2022.
Nous sommes à la fin de l’année 2024. Deux ans se sont écoulés, riches de travail, d’espoirs, de belles rencontres.
Malgré mes difficultés à entrer en contact avec des inconnus, je me suis petit à petit glissé dans un milieu artistique qui me semble aujourd’hui une peu trop dans « l’entre-soi ». J’ai besoin d’acquérir plus de confiance en moi pour aller plus loin dans mes créations.
J’ai évolué, je le sais et sans fausse modestie je suis fier du chemin parcouru. Cependant, comme l’écrivait Vincent Van Gogh :
« Je me rends compte que ce n’est pas facile et que ce sera toujours plus difficile ; pourtant, j’espère réussir. Je suis d’ailleurs convaincu que c’est en travaillant que j’apprendrai à travailler et que mon travail deviendra progressivement meilleur et plus efficace. »
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